Les pilotes du Team Dacia se confient

La saison 2011-2012 du Trophée Andros est bel et bien lancée. Après Val Thorens et Andorre, la compétition se poursuit à l’Alpe d’Huez. Avant ce rendez-vous, Alain Prost, Evens Stievenart et Nicolas Prost font le point sur les premières courses, avec déjà une victoire pour le Dacia Lodgy « Glace ».

ALAIN PROST – 2e, 293 POINTS :
Alain Prost, le week-end en Andorre a été stratégique. Il fallait oser faire ces choix ?
Je ne crois pas que c’était osé, c’était surtout réfléchi. Après Val Thorens nous avions besoin de points. Alors dans ce cas, il faut savoir renoncer à une victoire pour privilégier deux bons résultats, parce qu’avec seulement six pneus pour un week-end de course, il faut impérativement penser à les gérer. Faire premier et septième par exemple, ce n’était pas suffisant, nous préférions être deux fois deuxièmes. Ce n’était pas un coup de poker, car gagner la première manche qualificative de la course 1 me garantissait la deuxième place à cette course. Alors, nous avons fait l’impasse sur la manche deux et nous avons économisé nos pneus. Ainsi, nous étions dans une situation idéale pour la course 2. Ce genre de stratégie, on ne peut la faire que lorsque l’on a deux voitures. Nicolas et Evens m’ont donné des informations précises en terme de réglages, d’évolution des pneumatiques et des pressions à choisir. Il ne fallait pas que je me rate dans la deuxième manche qualificative de la course 2, il fallait faire les bons choix. Quand Nico a fait le temps qu’il a fait avec les pressions de pneus pour lesquelles nous avions opté, je savais que si je ne faisais pas d’erreur, c’était bon.

Comptablement parlant, les deux courses d’Andorre vous ont relancé dans la course au titre ?
C’est très important d’avoir gagné, mais c’est surtout d’avoir marqué plus de points que tout le monde durant ce week-end qui est positif. Pour Dacia et pour toute l’équipe, une victoire du Dacia Lodgy « Glace » dès le deuxième meeting est une belle récompense. Nous sommes les premiers à nous imposer avec un monospace sur la glace. Mais il y a encore du chemin à faire, la lutte est serrée. En terme de résultats, deuxième et premier, c’est le mieux que l’on puisse faire cette saison compte tenu du niveau de compétition et du quota de six pneumatiques par week-end, contre huit les saisons passées. Il faut continuer comme cela à l’Alpe d’Huez. Après le week-end que nous avons connu à Val Thorens, c’est parfait d’être revenu à un point du leader. Nous avons remis les pendules à l’heure, la bagarre est lancée à partir de maintenant.
L’Alpe d’Huez est un circuit technique, que j’aime bien, mais je trouve dommage qu’il ait été raccourci. L’approche va être nouvelle et probablement les réglages également. J’aurai 60kg de lest, mais honnêtement je n’y pense pas. Le lest on n’en parle plus, on compose avec !

Nicolas, votre équiper mais avant tout votre fils, monte en puissance. Vous l’attendiez à ce niveau si vite ?
Il n’a pas fait le moindre kilomètre en essais privés, ce qui est un gros handicap. Personnellement, c’est pendant des séances privées que j’ai compris beaucoup de choses du pilotage sur glace et que j’ai pris confiance, en franchissant des paliers. Son apprentissage, il le fait pendant les week-ends de course. Je lui ai dit de ne pas regarder les temps en décembre, mais en janvier. Il est déjà dans le groupe de tête, c’est bien pour nous, car il nous apporte des données en plus.

EVENS STIEVENART, 7e, 275 POINTS :
Evens Stievenart, après un bon week-end à Val Thorens, cela a été plus compliqué en Andorre. Comment analysez-vous cela ?

Le résultat me concernant n’est pas aussi bon en Andorre qu’à Val Thorens, mais l’essentiel est la victoire d’Alain Prost. Nous sommes là pour qu’il joue le titre, notre mission est de l’aider pour cela. Personnellement, lorsqu’il y a beaucoup de bitume, comme en Andorre, cela ne me convient pas. J’aime la glace et j’ai un pilotage adapté à la glisse et aux conditions très froides. En Andorre j’ai mal géré mes pneumatiques.

En Andorre, le résultat de l’équipe est le fruit de la collaboration entre Alain Prost, Nicolas Prost, le Team Dacia et vous ?
Durant le week-end, nous discutons beaucoup entre nous tous. Je donne mon avis, j’apporte ma vision des choses et cela aide Richard Tur (NDLR : team manager du Team Dacia) et Alain Prost lorsqu’ils ont des décisions à prendre. Mon objectif est maintenant d’être plus performant, afin de prendre des points à nos adversaires. Cette année le Trophée Andros est très relevé. La concurrence est de haut niveau, toutes les voitures sont très bien préparées et les pilotes affutés. Il faut se cracher dans les mains pour bien faire, nous n’avons pas le droit à l’erreur.

Prochaine étape l’Alpe d’Huez, un circuit que vous appréciez ?
J’aime l’Alpe d’Huez, c’est un circuit qui me convient bien même s’il a été modifié. J’ai terminé plusieurs fois sur le podium là-bas. J’espère surtout qu’il va faire froid et que nous allons pouvoir rouler sur une belle glace !

NICOLAS PROST, 18e, 204 POINTS :
Nicolas, après deux titres en Trophée Andros Électrique, une propulsion, vous avez découvert le pilotage d’une quatre roues motrices directrices. La montée en puissance a été flagrante entre Val Thorens et Andorre ?

Lorsque l’on passe de la voiture du Trophée Andros Electrique à Dacia Lodgy « Glace », il faut dans un premier temps réapprendre la piste, car les trajectoires sont vraiment différentes. Val Thorens a été un véritable week-end d’apprentissage puis j’ai haussé le rythme en Andorre. Je fais le cinquième temps de la deuxième manche qualificative samedi et je me classe ainsi neuvième de la course 2. C’est très positif, mais plus que le résultat, c’est le retour d’informations que j’ai pu faire que je veux retenir. Cela a participé à la victoire de mon père, ce qui est l’objectif premier de la deuxième voiture du Team Dacia.

Vous vous attendiez à être si vite dans le coup ?
Richard Tur et mon père n’ont cessé de me dire qu’il faut attendre le mois de janvier pour regarder les chronos. L’objectif du mois de décembre, c’est d’apprendre. Il faut l’accepter, mais c’est assez difficile quand on est pilote de course et que l’on aime la compétition. Je suis content du palier franchi en Andorre, ce n’était pas programmé si tôt, mais c’est un gros pas de fait. Maintenant il reste à confirmer à l’Alpe d’Huez. Je vise le top 10 dans un premier temps puis le top 5 en fin de saison. Cette année, je suis là pour acquérir de l’expérience puis j’espère jouer le général, si possible, l’année prochaine.

Les discussions et le travail avec les deux autres pilotes du Team Dacia vous aident à progresser ?
L’expérience de mon père et d’Evens m’aide en effet à aller de l’avant. En Andorre, la façon de travailler a été productive et intéressante, car nous avons pu essayer des choses puisque nous partions tous les trois à des moments différents. Nous savons que c’est de cette manière que nous pouvons aller conquérir le titre pour Dacia. Une victoire, stratégique comme en Andorre fait du bien à toute l’équipe. C’était un peu compliqué à Val Thorens, mais nous savons désormais que la voiture est vraiment dans le coup.

Classement général Trophée Andros : 1. Jean-Philippe Dayraut (Mini Countryman), 294 points – 2. Alain Prost (Dacia Lodgy Glace), 293 pts - 3. Olivier Panis (Skoda Fabia), 290 pts – 4. Jean-Baptiste Dubourg (Renault Clio III), 286 pts – 5. Benjamin Rivière (Skoda Fabia), 282 pts – 6. Franck Lagorce (Skoda Fabia), 282 pts – 7. Evens Stievenart (Dacia Lodgy Glace), 275 pts - 8. Pierre Llorach (Renault Clio III), 274 pts – 9. Jacques Villeneuve (Skoda Fabia), 257 pts – 10. Olivier Pernaut (Ford Fiesta), 251 pts … 18- Nicolas Prost (Dacia Lodgy Glace), 204 pts

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